Manif anti Aéroport - Nantes - 24 nov 2012

16h tapante, ironiquement, la place Royale est occupée par les chalets du marché de Noël alors qu'on détruit les cabanes de la ZAD, celles-ci, nous empêchant de former le cortège. C'est donc sur le cours des 50 Otages que nous nous sommes rassemblé-es. Nous devions être 4 ou 5000 personnes gonflées à bloc pour gueuler notre détermination contre Vinci et Ayrault . Les copain-ines de la CNT de Nantes étaient en tête de cortège alors que les drapeaux du parti de gauche étaient derrière. Beaucoup de familles et de personnes de tous les âges. Nous nous sommes retrouvé-es à une dizaine de cénétistes Vendée, regroupé-es sous les drapeaux des copain-ines Nantais-es.

Très bonne ambiance dans la manifestation et présence policière ne se résumant qu'à quelques motos et voitures gérant la circulation. Nous déambulons dans les rues pleines de monde et gueulons des slogans : "Vinci dégage, résistance et sabotage !", "La ZAD tient bon, le Peuple est dans la rue !", "des champignons, pas des avions !", "la terre pour manger, pas pour spéculer !", etc… Un moment marrant : Quand nous repassons sur les 50 otages, devant la Tour de Bretagne, 3 policiers sont postés sur le haut d'un parking, la foule s'écrie : "saute ! saute ! saute !". Le siège du PS juste à coté retrouvera quelques dizaines de capsules de lacrymo à ses grilles et prendra quelques coups.

Après 2 heures de manifestation dans les grandes et petites rues du centre-ville, nous nous sommes dirigé-es vers la préfecture. Je me prépare aux inévitables (???) échauffourées. Les capuches et foulards des personnes aux premiers rangs sont prêtes. La rue à droite de la préfecture est barrée par les grilles d'un camion de CRS et gardée par une dizaine de" robocops". Sur la terrasse une poignée d'autres flics sont en faction, ainsi qu'une autre poignée un peu plus loin. Une estafette est loin au bout de la rue entre l'Erdre et la préfecture. Les journalistes sont déjà posté-es pour le spectacle.

Des copain-ines de la ZAD jettent sur les flics des capsules de grenades lacrymogènes qu'illes ont reçues la veille et le matin même. 4 ou 5 manifestant-es se dirigent vers le parapet de la terrasse de la préf pour l'enjamber sans y croire. Les CRS sortent alors la lance d'incendie et les arrosent sous les huées et les insultes. Ce sont les images qui tournent en boucle sur les chaînes "d'infos". A savoir que les journaflics ont eux aussi étés chassé-es de leur poste d'observation à coup de lance à incendie…trop prêt-es des grilles pour la milice de Vinci, j'imagine. Le petit jeu dure une bonne heure, des opposant-es se faisant mouiller par jeu et du coup sous les rires, les flics défendant la préfecture comme un château-fort. Ils ont alors placé un camion muni d'un canon à eau sur le côté de la place et barré la rue. En fait il n'y a pas eu un geste d'agression envers les flics. Sauf un panneau arraché qui n'a pas été lancé sur eux pour en fin de compte servir de tambour ! Nous avons passé deux heures à nous regarder, à lancer des slogans et à prendre des nouvelles des copain-ines de la ZAD. Les enfants et poussettes étaient devant (juste hors de porté de la lance à eau), pour vous dire que ce n' était pas tendu.

A un moment , des camions de GM se sont rapprochés et spontanément la foule s'est mise à leur contact pour ne pas qu'ils avancent plus. Là aussi très calmement et sans aucune altercation.

Voyant qu'il ne se passait rien et que la nuit était tombée ; les 2, 3000 personnes qui restaient, sont parties en déambulation en chantant aux flics : " Ce n'est qu'un au revoir " et en dressant une forêt de doigts d'honneur. On a remonté le Cours des 50 Otages et là, moi j’étais sur le cul. En fait dans notre dos, ils avaient positionné une trentaine de cars de GM, plein à craquer de bleus. Si ça avait dégénéré nous aurions été coincé-es sur trois côtés, restant les eaux froides de l'Erdre... La file de cars et de robocops était tout le long du cours des 50 Otages. De la préfecture jusqu'au pied de la Tour de Bretagne ! On remonte tout ça en chantant, en gueulant des slogans "Police partout, justice nulle part" et en se foutant d'eux. Car du coup ils étaient comme des cons, comme des gosses pris en faute, ils ne savaient pas quoi faire, car surpris que l'on parte de nous même de la préf'.

Donc déambulation, squattage du marché de Noël de la Place Royal en gueulant "des cabanes pour la ZAD !". Direction le quartier Bouffay où il y avait un chantier… devinez de qui… Vinci. Certains ont essayé de faire tomber la palissade. Un feu de cartons allumé sur la ligne de tram' a attiré les CRS. L'un d'entre eux a essayé d'éteindre le sinistre (ironie) avec un extincteur, mais soit celui-ci était vide soit notre copain s'y prenait comme un manche, ce qui a eu pour effet de bien nous faire rire et lui, de se faire traiter d'abruti. Les pompiers sont finalement venus pour faire le boulot.

Il ne restait plus qu'une grosse cinquantaine de personnes qui ont dansé au son d'une trompette, quand une charge surprise des CRS fut lancée ! Réaction immédiate avec quelques coups échangés, ils reculent et repartent dans leurs camions avec 2 interpellé-es ! Mais une vingtaine de baceux sont restés et se sont fait littéralement chasser,dont un, par une chaise dans la gueule ! Contre charge et dispersion pour tout le monde...Fin.